Global Journal of Human-Social Science, A: Arts and Humanities, Volume 23 Issue 1
été demandé aux adolescents d’évaluer la situation financière de leurs familles. Les jeunes ayant indiqué une situation financière particulièrement bonne ou mauvaise ont ensuite été comparés en termes de consommation régulière d’alcool. Dans de nombreux pays, la fréquence de la consommation régulière d’alcool parmi les adolescents varie selon la classe sociale. Cependant, la relation n’est pas évidente dans les comparaisons entre les pays. Dans les pays connaissant de faibles taux de consommation régulière d’alcool chez les jeunes de 15 ans, il n’existe pas de différences statistiquement significatives entre les classes sociales. De même, aucune différence nette n’est observée en Grèce, en Autriche, en République tchèque, en Allemagne ou au Portugal. Au Royaume-Uni (à l’exception de l’Irlande du Nord), ainsi qu’au Danemark, en Belgique, en Fédération de Russie, en France, en Hongrie, en Lettonie, en Pologne et en Estonie, les adolescents issus de familles plus aisées consomment plus fréquemment de l’alcool. Par contre, en Irlande du Nord et en République d’Irlande, ainsi qu’en Slovaquie, au Canada, en Israël et aux États-Unis, ce sont principalement les adolescents issus des familles les moins aisées qui boivent le plus. Dans les comparaisons internationales, les taux d’adolescents indiquant de fréquentes ivresses suivent les mêmes tendances que celles de la consommation régulière. Ici encore, les mêmes différences sociales sont enregistrées dans les pays. Les raisons des différences entre les pays sont difficiles à déterminer. Un certain nombre de facteurs peuvent être avancés comme explications: par exemple, des comportements relevant de certaines sous-cultures adoptés par les plus défavorisés, mais aussi les différences sociales considérables, qui augmentent la pression pesant sur les personnes socialement défavorisées et les conduisent à compenser par une augmentation de la consommation de boissons alcoolisées. En conclusion, on peut seulement dire que la consommation d’alcool chez les adolescents n’est pas nécessairement une conséquence de l’inégalité sociale, mais plutôt un problème social général. Famille (hérédité) Pour ce qui est de l’attitude des enfants vis-à- vis de l’alcool, la famille revêt une importance toute particulière, et cela pour plusieurs raisons. Dans la plupart des cas, la première consommation d’alcool a lieu en famille, principalement lors d’événements tels que les anniversaires ou les mariages. Mais la poursuite de la consommation d’alcool chez les enfants dépend également d’un certain nombre de facteurs familiaux, qu’il s’agisse de facteurs de risque ou de facteurs protecteurs. Les études ont montré que l’influence de la famille commence généralement dès l’enfance et qu’elle détermine, avec un certain degré de latence, la propension ultérieure de l’adolescent à consommer de l’alcool. Les recherches réalisées à ce jour ont surtout porté sur les facteurs génétiques, les modèles de comportement des parents, le mode d’éducation et le type de communication existant au sein de la famille. La propension à consommer des substances psychotropes telles que l’alcool, tout comme le risque individuel de dépendance, sont déterminés dans une certaine mesure par le patrimoine génétique de l’individu. La Virginia Twin Study of Adolescent Behavioural Development (Maes et al., 1999) (Étude sur les jumeaux portant sur le développement des comportements à l’adolescence) a démontré qu’une consommation modérée d’alcool est influencée en grande partie par des facteurs environnementaux, alors que l’alcoolisme et la dépendance à l’alcool sont largement dus à des facteurs génétiques. La consommation d’alcool des parents eux-mêmes, par son intensité et sa fréquence, est un élément déterminant de la consommation d’alcool des enfants. Par exemple, lorsque les parents consomment fréquemment de l’alcool, les boissons alcoolisées sont plus facilement accessibles puisqu’elles sont présentes en plus grande quantité dans différents lieux de la maison. De même, comme l’alcool est consommé plus fréquemment dans ces familles, les enfants ont donc davantage d’occasions de se mettre à boire de l’alcool. L’action éducative des parents, qui peuvent préconiser la modération et les mettre en garde au sujet des dangers potentiels pour la santé, manque de crédibilité lorsque les parents ont eux-mêmes tendance à trop boire. Les sermons relatifs à l’abstinence et à la moralité peuvent difficilement être pris au sérieux dans ce contexte. En général, le comportement va de pair avec une tolérance plus grande ou même des idées favorables à la consommation d’alcool et d’autres substances psychotropes. Les enfants apprennent à un âge précoce quelles substances sont consommées et dans quel but, et quels sont leurs effets. Même les enfants d’âge préscolaire imitent le rituel de porter un toast, un des moments forts du comportement convivial, et les effets de l’ivresse, préparant ainsi leur propre consommation ultérieure. Il est alors évident que les parents sont les premiers modèles de consommation d’alcool. Les effets néfastes de l’abus d’alcool par les parents se remarquent cependant même avant l’enfance et l’adolescence. Pendant la période de gestation et de lactation, les enfants des mères dépendantes à l’alcool sont soumis à un risque nettement plus élevé de maladies physiques et mentales (Petermann, 1995). En outre, lorsque l’un des parents, ou les deux, ont des problèmes d’alcool, il existe une probabilité plus élevée d’apparition de troubles du comportement, car la situation familiale est souvent caractérisée par des problèmes tels que disputes parentales, problèmes financiers, chômage, Volume XXIII Issue I Version I 15 Global Journal of Human Social Science - Year 2023 ( ) A © 2023 Global Journals Consumption of Alcoholic Beverages among Adolescents in Kinshasa: Diagnosis and Therapy
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