Global Journal of Human-Social Science, A: Arts and Humanities, Volume 23 Issue 1
mentionnés ci-dessus sont surpassés par l’influence normative exercée par le groupe des camarades sur le comportement et les attitudes des jeunes (Jones & Heaven, 1998). L’appartenance à un groupe dans lequel la plupart des membres consomment de l’alcool fréquemment et de manière considérable aboutit à une situation dans laquelle l’individu tend à adopter le même comportement. En tant que drogue ayant un effet social, l’alcool fait partie intégrante de la convivialité et des liens affectifs entre adultes dans tous les pays et toutes les cultures. Ce modèle culturel est imité par les adolescents au sein de leurs groupes. Au fur et à mesure que les adolescents grandissent, la famille devient moins importante dans le processus de socialisation, alors que l’influence du groupe d’amis augmente. Il s’agit du processus normal d’éloignement progressif des parents. Durant cette phase, les jeunes de 12 à 18 ans se rassemblent généralement dans des groupes plus ou moins fixes, au sein desquels ils pratiquent le comportement adulte. Ils y composent souvent une identité sous-culturelle, qui les aide à se différencier de la culture et des normes de la génération de leurs parents. L’appartenance à un groupe particulier s’exprime par l’utilisation de symboles. Certains comportements et états d’esprit sont utilisés comme symboles d’une identité sous-culturelle à laquelle les jeunes se sentent liés (par exemple, « un vrai punk doit être ivre »). Ces modes de comportement sont souvent des comportements à risque, comme l’abus d’alcool. Les différents groupes d’adolescents combinent différents comportements pour affirmer leur identité. Alors que la consommation d’alcool (qui fait partie de la culture de la majorité des pays occidentaux) est présente dans presque tous les sous-groupes culturels, il existe des préférences pour certaines drogues selon les groupes. Fumer est plus fréquent dans certains groupes que dans d’autres. Et certains groupes utilisent un comportement marginal pour exprimer leur indépendance personnelle et leur résistance à l’autorité. Il semble évident que la consommation d’alcool pendant l’adolescence fait partie des processus de communication habituels au sein des groupes de camarades et des sous-cultures adolescentes. La participation à des sous- cultures propres à des groupes de pairs et l’expérimentation de l’alcool qui en résulte peuvent être considérées comme une étape de développement. Consommer de l’alcool modérément est donc un signe de comportement social, qui est plus fréquent dans les groupes très unis que dans les autres. Par contre, la consommation d’alcool dépassant les normes admises est souvent l’expression d’un comportement social perturbé et la preuve d’une tendance à la délinquance (Maggs & Hurrelmann, 1998). Disponibilité, publicité et restrictions légales Les gouvernements et les administrations locales influencent la consomma- tion d’alcool à trois niveaux (et pas uniquement chez les adolescents): la disponibilité, c’est-à-dire les règlements prescrivant à qui l’alcool peut être vendu, les lieux et la manière dont il est vendu, et le prix et la taxation des boissons alcoolisées. Un certain nombre d’études montrent qu’une taxation élevée et donc un prix élevé des boissons alcoolisées ont une influence décisive sur les quantités consommées. Lorsque l’on ne peut obtenir de l’alcool que dans de rares endroits, il est moins disponible et la consomma- tion baisse. Élever l’âge minimum autorisé pour l’achat et la consommation d’alcool réduit également la fréquence des accidents liés à l’alcool et réduit les autres catégories de comportement ostentatoire chez les adolescents. Il en est de même lorsqu’un contrôle strict est exercé sur la vente des spiritueux, par exemple lorsque celle-ci est réservée à certains points de vente. L’adoption de lois plus strictes permet également de modifier les normes sociales et la tolérance de la société vis-à-vis de la consommation d’alcool. Cela engendre une réduction des quantités d’alcool généralement consommées (Hawkins et al., 1992). L’ampleur et le degré de mise en œuvre de ces mesures dans les différents pays sont marqués par les conditions culturelles et historiques d’origine, comme, par exemple, l’orientation religieuse prédominante de la population et les droits et traditions qui y sont liés, le cadre au sein duquel la politique sociale est mise en œuvre, et le pouvoir des groupes d’intérêt correspondants. Les dispositions légales concernant l’âge à partir duquel il est possible d’acheter et de consommer des boissons alcoolisées varient, même au sein de la Communauté européenne. La majorité des pays énumérés dans le tableau 3 imposent un âge minimum de 18 ans et les États-Unis et la Lituanie un âge minimum de 21 ans, tandis que l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la France, la Hongrie et la Suisse ont fixé l’âge minimum à 16 ans, au moins pour les boissons à faible teneur en alcool. La Grèce et le Portugal n’ont pas fixé d’âge minimum. Ces dispositions sont appliquées plus ou moins strictement selon le pays et ne sont donc que des lignes directrices générales. L’influence de l’âge minimum légal sur la consommation d’alcool par les adolescents ne peut donc pas être déterminée directement. La vente de boissons alcoolisées correspond aux différentes traditions des divers pays. Seuls quelques pays imposent des règles strictes sur les ventes, en plus de l’âge minimum. Le Canada, les États- Unis, la Finlande, le Groenland, la Lituanie et la Suède sont les seuls pays où les ventes sont clairement interdites dans les lieux accessibles au public. Dans de nombreux pays, cependant, la loi exige des Volume XXIII Issue I Version I 17 Global Journal of Human Social Science - Year 2023 ( ) A © 2023 Global Journals Consumption of Alcoholic Beverages among Adolescents in Kinshasa: Diagnosis and Therapy
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