Global Journal of Human Social Science, E: Economics, Volume 22 Issue 1

La pratique sportive elle-même peut donc être interprétée comme une activité économique ou même comme « un acte de consommation » Andreff (1999, p. 135) en engendrant une demande de vêtements, chaussures et d’autres articles de sport ainsi que d’équipements ou sites sportifs et de divers biens et services accompagnant l’activité sportive. Cette demande est, aujourd’hui, à l’origine de véritables marchés du sport où elle rencontre une offre diversifiée et spécialisée et où les préférences des agents économiques sont révélées en prix et quantités. Dès lors, le développement de ces rapports que l’on observait les années passées peut plutôt être caractérisé comme des changements structurels (relations micro-économiques) et comme une hausse en volume totale (impact macro-économique) qu’une vraie nouveauté. L’activité physique et sportive est devenue au vingtième siècle un phénomène social de masse concernant des milliards de personnes dans le monde entier. Dans les pays développés, lesport et les activités physiques, d’après D. Gautier (2005), représentent désormais un secteur économique à part entière représentant environ 2% du PIB. A l’échelle mondiale, un cran a été franchi: avec près de 1 200 Mds €, le sport et les activités physiques génèrent aujourd’hui près de 2% du PIB mondial pour une croissance moyenne de 4% (Etude Statista 2017). Le fort développement s’explique notamment par l’émergence de nouveaux marchés en Asie-Pacifique (+4,6 % de croissance moyenne annuelle sur la période 2014 -2015) avec des pays extrêmement actifs comme la Chine dont le marché enregistre une croissance annuelle moyenne de + 6,1 % et l’Inde avec + 7,6 %. Meme si en afrique et dans les pays subsahariens comme le Cameroun, des etudes sont rares sur le sujet, il n’en demeure pas moins que la pratique des APS a generé 0.036 % du PIB en 2013 1 1 Annuaire statistique 2017 et avec pres de 5000 emplois stables. Les exportations sont existantes, meme si elles sont minimes, le Cameroun exporte des articles de sport depuis plusieurs années. En 2013, le chiffres d’affaires de ces exportations atteignait déja 50 millions de FCFA. Les APS semblent donc être devenues, au Cameroun, depuis quelques années déjà, comme dans la plupart des pays émergents ou en développement, une affaire d’État. Cette volonté politique se traduit par l’octroi de moyens considérables, financier ou humain, pour le développement et la pratique des APS. Même si l’objectif premier demeure la visibilité des résultats qui se traduit bien souvent par les résultats sportifs sur la scène internationale (jeux, compétitions internationales. . .), la création des richesses. Au regard de ce constat, nous avons centré notre attention sur les dépenses publiques de sport et activités physiques, notamment en capital public de fonctionnement et d’infrastructure peu étudiés afin de mettre en évidence ses effets sur la croissance, d’où la question qui nous anime: Quel est l’effet des dépenses publiques des APS sur la croissance économique au Cameroun ? II. F ondements T héoriques de L ’effet des D épenses P ubliques des APS sur la C roissanceéconomique Les recherches sur la thématique de l’impact des dépenses publiques sportives sur la croissance économique sont assez peu abordées sur le continent africain en général et dans les pays en voie de développement en particulier (Chapellet, 2005). Dans cette communication consacrée à l’analyse de l’influence des dépenses publiques sur la croissance, nous portons notre attention sur les études qui se sont intéressées à l’incidence des dépenses sportives de formation en capital humain et en capital public d’infrastructure dans le domaine du sport sur la croissance économique. Les prolongements de la théorie du capital humain dans le domaine du sport ont été observés dans un article de Fluckinger et Morisset (1993) L'approche proposée par Fluckiger et Morisset permet de mettre en évidence l’attitude des économistes qui, s’inspire des travaux de G. Becker pour généraliser la logique des comportements rationnels et maximisateurs à un fait social tel que le sport. Ils analysent l'incidence de la transition des pays de l'Europe de l'Est d'un système d'économie planifiée vers une économie de marché sur leurs performances sportives de L’URSS notamment à travers la théorie du capital humain. Dans une économiede marché, les individus décident d'exercer une activité professionnelle ou de pratiquer une discipline sportive (par extension) si la valeur actualisée des bénéfices privés qu'ils retirent de ce choix individuel est supérieure (ou égale à la limite) à la valeur présente des coûts liés à cette décision. En partant de cette analyse très simple, les auteurs établissent une fonction d'offre de sport de la manière suivante : Xi = α 0 + α 1Yi + α 2Yj (1) avec , α 1 > 0 et α 2 < 0 où, Xi : nombre de personnes qui pratiquentle sport i Yi : revenu qu’un individu qui pratique le sport i peut espérer obtenir Yj : revenu alternatif qu’un individu pourrait obtenir en pratiquant d’autres activités j = 1, 2…, n. Cette formulation de l'offre de sport repose sur un certain nombre de postulats : d’une part, on suppose notamment que le seul bénéfice lié au choix d'une activité sportive provient du revenu espéré dans cette Volume XXII Issue I Version I 34 ( ) Global Journal of Human Social Science - Year 2022 © 2022 Global Journals E Public Expenditure on Physical Activities and Sports on Economic Growth in Cameroon la pèche ou de la ballade dominicale. (expertise collective, 2008)

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