Global Journal of Human Social Science, E: Economics, Volume 22 Issue 2

al., 1997) fournissent un aperçu sur la relation entre la gouvernance et la performance au sein des entreprises familiales (Shukla, Carney et Gedajlovic, 2014 ; Hiebl, 2019). Cependant, la théorie de l’agence a été introduite pour la première fois par Berle et Means (1932) ; cette théorie explique la nécessité de séparer la fonction de propriété et de contrôle au sein de l’entreprise. De ce fait, la gouvernance de l’entreprise offre comme potentiel, une solution pour résoudre les conflits d’intérêts entre les dirigeants et les actionnaires. De ce, plusieurs chercheurs suggèrent que les mécanismes de gouvernance, notamment, le conseil d’administration, la rémunération incitative et des activités de contrôle peuvent servir leurs objectifs théoriques au sein des entreprises familiales (Anderson et Reeb, 2004 ; Moores, 2009 ; Block, 2012). Les travaux des chercheurs sur les entreprises familiales ont donné un aperçu sur le comportement, la gouvernance et le rendement des entreprises familiales à la lumière des théories de l’agence et de l’intendance, et ont élargi les limites théoriques grâce à des examens dans ce contexte spécifique (Schulze et al., 2003; Corbetta et Salvato, 2004 ; Villalonga et Amit, 2006; Shukla et al., 2014). À l’origine, les problèmes d’agence résultant de la séparation du droit de propriété et du pouvoir de contrôle n’étaient pas prévus dans les entreprises familiales en raison de l’interaction entre les intérêts de la famille et ceux de l’entreprise, ainsi que l’implication des membres de la famille dans les fonctions de gestion et de contrôle ; ce qui a donné lieu à un environnement présumé dont les intérêts sont alignés et la surveillance est inutile (Zahra, 2005 ; Madison et al., 2015 ; Chrisman et al., 2018). Depuis cette réflexion, les spécialistes des entreprises familiales ont élargi les limites théoriques en mettant en évidence de nouveaux problèmes d’agence, notamment, ceux liés à l’absence de la séparation entre les fonctions de propriété et de décision, ou ceux qui découlent de la relation entre la famille et les actionnaires minoritaires non familiaux. En outre, d’autres travaux ont négligés d’autre limites, y compris les problèmes d’agence non traditionnels, tels que l’altruisme asymétrique et l’enracinement opportuniste ou illégitime (Schulze et al., 2003a ; Schulze, Lubatkin, et Dino, 2003b ; Moores, 2009 ; Block, 2012). De ce sens, Braun et Sharma (2007) considèrent à leur tour que « dans les entreprises familiales, les coûts d’agence ne surviennent pas de l’opportunisme des dirigeants, résultat de l’absence de séparation du droit de propriété et du pouvoir de contrôle » . D’autres recherches ont introduit de nouveaux conflits d’intérêts, notamment ceux qui ont découlé de la relation entre la famille et les actionnaires minoritaires non familiaux. Ce type de coûts d’agence se produit souvent lorsque les actionnaires majoritaires abusent de leur pouvoir pour profiter des activités de l’entreprise au détriment des intérêts des actionnaires minoritaires (Villalonga et Amit, 2006 ; Ali et al., 2007 ; Chrisman et al., 2018). En somme, ces travaux de recherche ont permis de repousser les limites traditionnelles, afin d’introduire la théorie de l’agence comme un cadre pertinent d’analyse dans le contexte des entreprises familiales (Madison et al., 2015). La théorie de l’intendance quant à elle, a été développée dans sa version originelle pour étudier les situations dans lesquelles les dirigeants ne sont pas motivés par leurs objectifs personnels, mais plutôt par la maximisation de la valeur de l’entreprise. Également, cette théorie suggère que les agents considèrent que l’utilité qu’ils peuvent tirer d’un comportement pro- organisationnel est plus grande que leur utilité individuelle (Davis et al., 1997). Plus particulièrement, la théorie de l’intendance montre que la satisfaction des actionnaires à l’égard de la réalisation de bonnes performances conduira par la suite à des niveaux de satisfaction plus élevés envers ses dirigeants. Par conséquent, une bonne performance de l’entreprise est considérée comme un moyen d’atteindre la satisfaction des actionnaires et des dirigeants, car les intérêts des gérants et des actionnaires sont simultanément maximisés (Davis et al., 1997). De plus, le comportement de l’intendant permet de réduire les conflits relationnels au sein de l’entreprise familiale et augmenter par conséquent le niveau de collaboration, d’harmonie et de partage des connaissances entre les employés et les membres de la famille. Ces pratiques permettent aux entreprises familiales de développer une importante source d’avantage concurrentielle par rapport à leurs homologues non familiales (Corbetta et Salvato, 2004 ; Eddleston et Kellermanns, 2007). Ainsi, l’application de la théorie de l’intendance permet de conclure que les relations au sein de l’entreprise familiale sont dominées par un altruisme réciproque et une stratégie participative (Corbetta et Salvato, 2004). En raison de leur attachement émotionnel et social à l’entreprise, les membres de la famille pratiquent l’autocontrôle et examinent attentivement les conséquences de leurs actions sur l’entreprise (Eddleston et Kellermanns 2007). Par ailleurs, certaines recherches démontrent que les deux théories diffèrent au niveau de l’ordre de causalité entre la relation de l’agence et de l’intendance. Notamment, Jaskiewicz et Klein (2007) suggèrent à ce propos que l’alignement des objectifs déclenche la gouvernance de l’intendance et qu’un mauvais alignement des objectifs donne lieu à la gouvernance des agences. Pourtant, la gouvernance de l’intendance déclenche le comportement d’intendance du dirigeant et donc que les objectifs s’alignent naturellement; la © 2022 Global Journals Volume XXII Issue II Version I 3 ( ) Global Journal of Human Social Science - Year 2022 E Corporate Governance and Financial Performance: The Family SMEs a Special Case

RkJQdWJsaXNoZXIy NTg4NDg=