Global Journal of Human Social Science, E: Economics, Volume 22 Issue 2
performance des entreprises. En effet, une augmentation de la part actionnariale des dirigeants leur donne la possibilité de renforcer leur pouvoir de contrôle, ainsi que défendre leurs propres intérêts au détriment de ceux des actionnaires (Shleifer et Vishny, 1998). De même, la disposition des dirigeants d’une fraction du capital de l’entreprise peut avoir un effet négatif sur la valeur de la firme ; il s’agit de l’hypothèse de l’enracinement. Par conséquent, Denis et Mcconnell (2003) montrent que « l’effet de la propriété managériale sur la valeur de la firme dépend de l’arbitrage entre les effets d’alignements et d’enracinement » . D’un autre côté, Demsetz (1983) développe un autre courant qui soutient la neutralité. Selon cet auteur, il n’existe aucune relation significative entre la structure de propriété et la performance. En revanche, d’autres chercheurs (Morck et al., 1988 ; Mc Connell et Servaes, 1990) affirment une relation non linéaire entre la propriété managériale et la performance de l’entreprise. Aux États-Unis le débat concernant le lien entre la propriété managériale et la performance reste encore non résolu. En effet, diverses recherches comme celles de Himmelberg et al ., (1999) et Demsetz & Villalonga (2001) affirment quant à eux la propriété du dirigeant est déterminée par la valeur de l’entreprise et non pas le contraire. Également, une étude menée par Krivorsky (2006) sur 87 entreprises européennes au cours de la période 2000 à 2001 montre l’absence de relation significative entre le niveau de la propriété managériale et la rentabilité, mesurée par le rendement des actifs (ROA) et le rendement des capitaux propres (ROE). Or, Miguel et al ., (2004) ont affirmé sur la base d’une étude portée sur un échantillon de 135 entreprises cotées non financières durant la période 1990 à 1999 une relation non linéaire entre la propriété managériale et la performance de l’entreprise en Espagne. Ces chercheurs ont conclus que l’expropriation est de 35 à 70 %, ce qui explique que la propriété est plus concentrée dans les entreprises espagnoles et que le conseil d’administration n’exerce pas exactement sa fonction de contrôle (Miguel, A., Pindado, J., & Torre, C., 2004). Quant à Huimin et Mak (2002), ont étudié la relation entre la propriété managériale et la performance des sociétés cotées à la bourse (bourse de NEW YORK, AMEX et le NASDAQ) et qui ont des dépenses plus importantes. Ces auteurs ont conclu ; d’une part, le lien entre le Q de Tobin et la propriété managériale est une fonction en W, le Q diminue. D’autre part, l’industrie semble avoir un effet sur la relation entre les deux variables analysées. Par ailleurs, Chen (2005) a analysé l’effet de la propriété managériale sur la performance de l’entreprise selon le postulat de la théorie d’agence, en se basant sur un modèle à équations simultanées et à la méthode des moindres carrés. Les résultats de cette étude montrent une relation non linéaire entre la propriété du dirigeant et la performance de la firme. En se référant à diverses recherches antérieures relatives à la relation entre la propriété managériale et la performance financière, nous pouvons avancer les deux hypothèses suivantes : H1: la propriété managériale aurait un effet positif sur la performance financière des PME familiales. H2: Il existe une relation non linéaire entre la propriété managériale et la performance financière des PME familiales. b) La concentration de l’actionnariat La concentration du capital est un élément indispensable pour que les actionnaires exercent un contrôle pertinent et efficace sur leur dirigeant (Jensen, 1990 ; Bethel, 1993 ; Agrawal, et Knoeber 1996 ; Bethel et al., 1998 ; Gorton et Schmid, 2000 ; Boubaker et El Houcine, 2013). Pour résoudre les conflits d’intérêts entre les différentes parties prenantes dans une organisation et principalement entre les actionnaires et les managers, Shleifer et Vishny (1997) proposent deux sortes de solutions. La première consiste à faire recours aux textes juridiques pour protéger les actionnaires et les dirigeants, alors que la deuxième réside dans la concentration de l’actionnariat dans une seule main (une seule famille). Cependant, les auteurs recommandent la seconde solution puisque la première est insuffisante pour protéger les investisseurs. La concentration de l’actionnariat permet donc de soutenir le contrôle exercé par les actionnaires sur les dirigeants dans le cas où l’entreprise réalise de faibles performances. En plus, les actionnaires majoritaires ont le pouvoir de contrôler les dirigeants afin qu’ils prennent de bonnes décisions et par conséquent augmenter la valeur de l’entreprise. Cette situation illustre alors les avantages de l’actionnariat concentré (Tajer et al., 2021). Et comme Denis et Mcconnell (2003) l’avaient montré, la concentration de l’actionnariat constitue une meilleure solution pour résoudre les problèmes de divergences d’intérêts entre les dirigeants et les actionnaires, principalement dans un système où la protection des actionnaires minoritaires est faible (Estley et Megginson, 2003, Tajer et al., 2021). Les résultats des études empiriques menées sur la relation entre la concentration du capital et la performance (Shleifer et Vishny 1986; Anderson et Jayaraman, 1992 ; Shivdasani, 1993; Bethel et Liebeskind, 1993; Kang et Shivdasani, 1999 ; Agrawal et Knoeber, 1996; Denis et al , 1997 ; Nickil et al ., 1997; Gorton et Schmid, 2000) expriment une corrélation positive. De Ces études montrent tout de même que, lorsque le capital est détenu par un seul actionnaire © 2022 Global Journals Volume XXII Issue II Version I 5 ( ) Global Journal of Human Social Science - Year 2022 E Corporate Governance and Financial Performance: The Family SMEs a Special Case
RkJQdWJsaXNoZXIy NTg4NDg=