Global Journal of Human Social Science, E: Economics, Volume 22 Issue 2
majoritaire, la possibilité de rotation des dirigeants est très élevée lorsque l’entreprise réalise de faibles performances. De même, Johannisson et Huse (2000) suggèrent que dans les entreprises familiales, les familles propriétaires mettent souvent en valeur leur indépendance et refusent de partager leurs pouvoirs avec les externes. De ce fait, la concentration de la propriété permet à la famille d’exercer leur pouvoir sur l’organisation (Johannisson et Huse, 2000). Chen (2005) corrobore ces résultats empiriques en examinant ainsi la relation entre la structure de propriété et la performance pour les entreprises chinoises. Les résultats de leur recherche montrent une forte relation positive entre la propriété concentrée et la performance de l’entreprise. Alors qu’en Thaïlande, Wiwattanakantung (2001) examine l’effet de la structure de propriété sur la valeur de la firme pour les entreprises non financières cotées en bourses. Son étude montre que les firmes à actionnariat concentré ont une rentabilité plus élevée par rapport à celle dont l’actionnariat est dispersé. Toutefois, les actionnaires majoritaires peuvent avoir des actions qui leur permettent de protéger leurs intérêts personnels sans affecter les autres actionnaires. Les actionnaires majoritaires ont une capacité d’avoir une relation étroite avec le manager (Denis et Mcconell, 2003). Ces actionnaires peuvent utiliser leur aptitude en vue de dégager des profits qui font diminuer la performance de l’entreprise. Selon Denis et Mcconell (2003), « l’effet de la propriété des actionnaires majoritaires sur la valeur de la firme dépend de l’arbitrage entre la proportion du capital détenue par ces actionnaires et les rentes extraites par ces derniers » . Également, la concentration de la structure du capital peut engendrer des coûts d’agence supplémentaire à cause de la divergence d’intérêts entre les actionnaires majoritaires et les investisseurs minoritaires (Shleifer & Vishny, 1998). Aussi, Holderness (2003), a montré l’existence d’une relation négative entre la concentration du capital et la performance de l’entreprise. De ce fait, la propriété concentrée peut nuire les investisseurs minoritaires susceptible de recourir à l’expropriation de leurs fortunes, à travers des alliances stratégiques entre les investisseurs et les dirigeants, et par conséquent maintenir la divergence d’intérêt entre ces derniers (Holderness, 2003 ; Tajer et al., 2021). Beiner et al., (2004) quant à eux, avançaient des résultats similaires, selon lesquels ils déclarent que la concentration du capital impacte négativement la performance des entreprises suisses. En Europe continentale, Thomsen (2000) a tout de même constaté dans son étude que la concentration de la propriété a un effet négatif sur la performance des entreprises, ce qui n’est pas totalement le cas pour les firmes américaines (Thomsen, 2000). L’ensemble de ces résultats mettent en évidence l’existence d’un lien significatif (positif ou négatif) entre la concentration de l’actionnariat et la performance des entreprises. Selon Denis et McconelL (2003), « les études ayant traité de la relation entre la propriété des actionnaires majoritaires et la valeur de la firme montrent qu’une telle relation est parfois négative, dans d’autres cas elle est positive, mais jamais concluante » . Cependant, d’autres études (Holderness, 2003 ; Agrawal et Knoeber, 1996 ; Gadhoum et Zeghal ; 2000) ont montré l’absence de cette relation entre ces deux variables étudiées. En effet, Demsetz et Lehn (1985) examinent l’effet de la présence d’un actionnaire majoritaire sur la performance. Les résultats montrent que la concentration de l’actionnariat n’exerce aucune influence sur la valeur de l’entreprise. Gadhoum et Zeghal (2000) ont constaté une faible relation entre la concentration de la propriété et la valeur de la firme. Dans ce sens, Schmid (2003) a mené une étude sur un échantillon de firme suisse, en utilisant une approche basée sur les équations simultanées. Les résultats de cette étude montrent l’absence de relation significative entre la concentration de propriété et la performance des entreprises (Schmid, 2003 ; Bhagat et al ., 2004). Aussi, Thomsen et al. (2006) ont travaillé sur un échantillon composé de 489 entreprises américaines durant la période 1990 et 1998 afin d’analyser l’effet de la concentration de la propriété sur la valeur de la firme mesurée par le Q de Tobin et le rendement des actifs (ROA). Les chercheurs n’ont déduits aucune relation significative entre la concentration de la propriété et la performance de l’entreprise (Thomsen et al., 2006 ; Rogers et al., 2007). Toutefois, Vera et Udego (2007), ont mené une étude sur un échantillon composé de 95 entreprises non financières espagnoles cotées en la bourse durant la période 1998 à 2000. Les auteurs ont eu recours au Q de Tobin pour mesurer la performance de la firme. Les résultats empiriques affirment une relation non significative entre la concentration du capital et la performance de l’entreprise. Par la suite, ils ont mené un deuxième test en utilisant la méthode des doubles moindres carrés. Les résultats confirment que la concentration de la propriété à un effet positif sur la valeur de la firme, alors que la relation inverse n’est pas significative. De même pour les entreprises grecques, Lazarides et al. (2009), ont trouvé que la concentration du capital n’a aucun effet significatif sur la valeur de l’entreprise mesurée par le rendement des actifs (ROA) et le Q de Tobin. D’après les résultats empiriques de l’ensemble de ces études, on ne peut pas conclure que les entreprises à capital concentré sont plus performantes par rapport aux entreprises à capital dispersé. Selon ces auteurs (Holderness, 2003 ; Agrawal et Knoeber, 1996 ; Gadhoum et Zeghal, 2000 ; Bhagat et al. , 2004 ; Volume XXII Issue II Version I 6 ( ) Global Journal of Human Social Science - Year 2022 © 2022 Global Journals E Corporate Governance and Financial Performance: The Family SMEs a Special Case
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