Global Journal of Human Social Science, E: Economics, Volume 22 Issue 2
c) La nature de l’actionnariat La question relative à la relation entre la nature de l’actionnariat et la performance de l’entreprise reste à ce jour sans réponse tranchée. Selon la théorie de l’agence, la présence des salariés dans le capital de l’entreprise permet d’aligner les intérêts des différentes parties prenantes. En effet, l’existence de l’actionnariat salarié dans une entreprise permet de réduire les coûts d’agence et favorise la collaboration entre les salariées et les actionnaires (Gamble et al., 2002). L’actionnariat salarié présente un outil pour répondre aux attentes des salariés comme étant un moyen de motivation au travail et aussi un complément de rémunération, tout en les intégrant dans l’organisation de leur l’entreprise. L’actionnariat salarié constitue tout de même, un moyen d’épargne pour l’entreprise. En distribuant une partie, de la valeur créée sous forme d’action pour leurs salariés. Plusieurs chercheurs (Kruse et Blasi, 2000; Sesil et al., 2001; Kruse ; 2002 ; Nicolas et al., 2016), montrent l’existence d’un lien positif et significatif entre l’existence de l’actionnariat salarié et la performance de l’entreprise. Selon Autenne (2005), « l’octroi de rémunération liée à la performance de l’entreprise va inciter les travailleurs à adopter des comportements ayant un impact positif sur cette performance et donc sur le niveau de rémunération ». Cette possibilité d’offrir aux salariés une part du capital de leur entreprise constitue une reconnaissance du rôle et une compétence exercée. En devenant propriétaires (actionnaires), les salariés prouvent leur degré de confiance sur l’avenir de l’organisation. Par ailleurs, d’autres recherches se sont intéressées à l’étude de l’impact de la présence des investisseurs institutionnels et financiers sur la performance de l’entreprise (Smith, 1996 ; Morck et al., 1998 ; Sahut et Gharbi, 2010 ; Frederec Hanin, 2012 ; Bughin et Monaco, 2015). En effet, Smith (1996), montre que la présence des actionnaires financiers et institutionnels impacte favorablement la valeur de la firme. Ces actionnaires particuliers peuvent investir dans le contrôle de l’organisation afin de maintenir la rentabilité de leurs investissements. Dans ce sens, Kang et Shivdasani (1999) ont montré que les entreprises affiliées à une banque commerciale ont plus davantage à recruter de nouveaux dirigeants pour remplacer les dirigeants moins performants. De la part de Duggal et Millar (1999), ces auteurs suggèrent que la présence des institutions financières non bancaire impacte positivement la performance des entreprises. Aussi, Bianco et Casavola (1999) ont affirmé que la fraction du capital détenue par les institutions financières dans les petites entreprises contrôlées par des actionnaires individuels impacte positivement le rendement des investissements. En revanche, Mcconnell et Servaes (1990) amènent une étude sur un échantillon des entreprises américaines. Ces auteurs ont constaté l’existence d’une relation positive entre la présence des institutions financières et la performance des entreprises. De même, Morck et al., (1998) constatent que dans les firmes non performantes, les banques détiennent une fraction du capital faible. Ce résultat est dû au nombre important des banques qui sont à la fois créanciers et actionnaires (Morck et al., 1998). Cependant, les actionnaires institutionnels ou financiers disposent des ressources distinctives, leur permettant de contrôler l’entreprise à un coût plus faible par rapport aux autres propriétaires de l’entreprise. Ils détiennent une meilleure connaissance de l’information grâce aux nombres importants des investissements qu’ils réalisent, ce qui implique une maîtrise des performances des entreprises du marché. De plus, une concentration de propriété dans la main des investisseurs étrangers augmente la performance de l'entreprise (Christiane Bughin et Carole Monaco, 2015). En raison de leur structure spécifique du capital, caractérisée par la faible participation d’autres formes d’actionnariat. Nous nous sommes intéressés dans cette étude à montrer l’effet de la proportion des actionnaires externes à la famille sur la performance financière des PME familiales. Et comme Yermack (1996) l’avait déjà montré, « la nature simple des activités des PME familiales suggère que leur performance peut impacter par la proportion des actionnaires » . Notre quatrième hypothèse est donc la suivante : H4: la présence des actionnaires externes à la famille aurait un effet positif sur la performance financière des PME familiales. En somme, le modèle suivant résume les différentes hypothèses issues de notre revue de littérature: © 2022 Global Journals Volume XXII Issue II Version I 7 ( ) Global Journal of Human Social Science - Year 2022 E Corporate Governance and Financial Performance: The Family SMEs a Special Case Thomsen et al. , 2006, Rogers et al. , 2007; Vera et Udego; 2007) toutes les structures de propriété (concentré ou diffus) sont équivalentes. En se référant à ces résultats, nous nous permettons de formuler notre troisième hypothèse ainsi: H3: la concentration du capital aurait un impact négatif sur la performance financière des PME familiales.
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