Global Journal of Human Social Science, E: Economics, Volume 22 Issue 3
S’il est clair que ces auteurs font surgir la question de savoir quelle est l’ampleur de l’influence que ces différents cycles économiques peuvent avoir les uns sur les autres, leurs propos font également relever la nécessité d’encadrer l’influence des facteurs qui peuvent alimenter les effets pervers des fluctuations de ces différents cycles. Pour Gayer (2007), la synchronisation de ces différents cycles (cycles financier et cycle réel), et surtout dans le cadre d’une union monétaire, semble être un moyen approprié pour assurer un fonctionnement harmonieux des différents cycles, et utile pour toute stabilisation conjoncturelle de l’économi e 3 Cela suppose qu’elle est susceptible de préserver les résultats du secteur réel. Plutôt que de se . 3 En réalité, la notion de synchronisation des cycles est principalement une question empirique (Chen et al, 2009) ; celle-ci fait davantage référence au fonctionnement harmonieux et commun qui favorisent des co-mouvements cycliques (Chen et al, 2009 ; Elachhab, 2010). Si la prise en compte des facteurs qui favorisent le couplage/découplage de ces mouvements cycliques importe (Elachhab, 2010), il faut souligner que la notion « synchronisation des cycles » tire son origine des travaux de Mundell (1961) qui assimile la synchronisation des cycles à une similitude des phases du cycle d'activités (cycle réel) dans les Etats membres d’une union monétaire facilitant le recours à une politique monétaire commune garante de la stabilisation conjoncturelle. limiter à identifier la structure des cycles, précisant si ceux-ci sont synchrones ou asynchrones, l’urgence d’encadrement des facteurs d’aggravation des cycles, mais surtout, celle de l’absorption des effets néfastes en cas de période défavorable (ceci afin de prémunir les différents secteurs réel et financier de tout choc) semble se poser. Cependant, il se trouve que, la question du comment manager la synchronisation de ces différents cycles économiques semble condenser ces préoccupations. Ces orientations ressortent comment compléter utilement le rôle stabilisateur de la politique monétaire, condition nécessaire, mais non suffisante, d’un bon déroulement des cycles financiers et réels. Cet article pose donc la question de savoir si la stabilité financière telle que construite dans la CEMAC permet d’améliorer la synchronisation des cycles réel (évolution de l’activité économique) et financier (évolution du crédit). L’objectif principal de cet article est de montrer que la stabilité financière améliore la synchronisation des cycles réel et financier dans la CEMAC. La réflexion va donc s’articuler autour de trois principaux points. D’abord, une revue de la littérature qui constitue le socle de cette analyse. Par la suite, l’approche méthodologique nécessaire à la vérification empirique de nos hypothèses. Enfin, la discussion des résultats obtenus va permettre de proposer les recommandations de politique économique. I. R evue S élective de L ’état de L ’art La revue de la littérature est structurée sur une triple approche. Nous discuterons d’abord des notions de la synchronisation des cycles financier et réel. Ensuite nous montrerons que cette notion est différemment appréciée dans la littérature. Enfin, nous ferons une synthèse empirique non exhaustive de l’impact de la stabilité financière sur la synchronisation des cycles financier et réel. a) La synchronisation des cycles économiques: une notion discutée Lorsqu’on étudie le degré d’homogénéité d’un groupe de pays, il est traditionnel de comparer la synchronisation de leurs cycles d’activité. Cela permet de voir si ces pays sont appelés à former une union monétaire. Si l’on peut étendre cette comparaison aux cycles définis par d’autres variables, en particulier les variables financières, monétaires et réelles, cela exige d’étudier l’évolution des différentes variables sur le temps. Par contre la plupart du temps, il s’agit d’examiner la synchronisation, ou le co-mouvement des variables. En outre, s’il existe une analyse traditionnelle de la synchronisation entre cycle économique (cycle d’activité et cycle de crédit), le constat d’une détérioration progressive de cette synchronisation est également marqué. Deux principales théories sœur ont développé cette partie de la théorie économique. Volume XXII Issue III Version I 38 ( ) Global Journal of Human Social Science - Year 2022 © 2022 Global Journals E Role of Financial Stability in Synchronising Real and Financial Cycle in CEMAC (Abramovitz, 1956). Pour Cardona et al, (2001) qui a semblé associer l’évolution du cycle financier au cycle réel, les co-mouvements entre ces différents cycles économiques sont les principaux facteurs qui déterminent les couplages et la synchronisation de ces cycles. Or, pour Borio et Lowe (2001), ainsi que Avouvi- Dovi et al, (2006), si le cycle financier ne peut se confondre au cycle réel, l’ampleur de l’influence que ces différents cycles (cycle financier et cycle réel) exercent les uns sur les autres suppose que, leur interdépendance doit être encadrée. Seulement, l’absence de consensus sur les causes des couplages ou découplages entre ces cycles (Elachhab, 2010), et de conciliabule sur les déterminants de la synchronisation des cycles (Elachhab, 2010), soulève la persistance du problème se rapportant à la synchronisation des cycles. Face à cet état des choses où il semble difficile de proposer une approche unique permettant de synchroniser ces différents cycles économiques (financiers et réels), Rieu- de-Foucault (2018), loin de traiter directement de cette problématique, suppose que La stabilité du système financier est indispensable pour contenir les facteurs qui affectent les différentes phases du cycle financier. Dès lors, ce commentaire laisse sous-entendre que la nécessité de stabiliser le système financier peut être mise en première loge comme l’un des moyen d’encadrement des facteurs d’aggravation des cycles financiers et d’absorption des effets néfastes en cas de période défavorable.
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