Global Journal of Human Social Science, E: Economics, Volume 22 Issue 3
i. La synchronisation des cycles selon la théorie classique Dans l’approche classique, le cycle est défini à l’aide du niveau d’une variable. Il se caractérise comme une succession de phases d’expansion et de récession. Pour parvenir à synchroniser des cycles, il essentiel de définir et d’identifier de façon précise les points de retournement ainsi identifiés (Harding et Pagan, 2004). Une phase de récession (et/ou d’expansion) est définie comme le temps séparant un pic d’un creux. Cette vision du cycle remis à l’ordre du jour grâce aux travaux de Harding et Pagan (2004) propose une méthode simple de retrouver deux séries dans la même phase récession (ou expansion) du cycle. Selon la théorie économique classique, s’il existe un cycle financier relatif à l’évolution du crédit, ainsi qu’à celle du prix des actifs financiers (Scheubel et al. 2019), ce cycle peut être lié mais ne se confond pas avec le cycle réel de l’activité économique. À la question de Comment définir le cycle financier ? De façon générale, ce cycle financier est assimilé aux écarts substantiels et durables enregistrés par des variables financières (prix d’actifs financiers et niveau des crédits distribués) au tour de leur tendance d’équilibre de long terme (Scheubel et al. 2019). Il existe ainsi une cyclicité financière normale qui reflète les relations naturelles entre les phases du cycle réel et les variables financières. Ces différents cycles économiques ont tendance à s’atténuer ou à s’allonger (Harding et Pagan, 2004). ii. La contribution de la nouvelle économie classique Pour la nouvelle économie classique (NEC), les cycles réels s’expliquent par des chocs exogènes qui viennent affecter l’économie. Ces chocs peuvent être de deux types: monétaires et réels. Dans ces deux cas, il s’agit de cycles à l’équilibre au sens où ces cycles reflètent les mouvements des variables macroéconomiques résultant d’un comportement d’optimisation des agents, et sont compatibles avec l’hypothèse d’ajustement des marchés. La théorie des cycles réels suppose que le choc affectant l’économie a une origine réelle (et non monétaire). Les théoriciens des cycles réels partent de l’hypothèse selon laquelle le taux de progrès technique connait d’importantes fluctuations aléatoires. Ces dernières impliquent des changements dans les prix relatifs, lesquels incitent les agents rationnels à modifier leur comportement en termes d’offre de travail et de consommation (Blanchard et al, 2015). Le cycle apparaît alors comme une réponse optimale du système économique aux variations de la technique de production. L’objectif de cette théorie est de montrer que les fluctuations économiques sont la réponse optimale des agents à des chocs d’origine réelle. Si l’on note l’accentuation d’une relative asymétrie dans les cycles de crédit, les retournements à la baisse de l’activité et du crédit sont généralement anticipés, alors que la reprise du cycle de crédit apparait postérieure à celle de l’activité. Le cycle de crédit est alors plus marqué que celui de l’activité (Grjebine et Tripier, 2016). De tels mécanismes reflètent le rôle croissant des facteurs financiers, en particulier ceux associés au canal large du crédit dans la propagation des cycles d’activité. b) Synchronisation des cycles économiques : une notion différemment appréciée La littérature retient plusieurs facteurs favorisant la transmission d’un mouvement cyclique d’un pays à un autre. Ainsi, trois principaux canaux de transmission selon Ramzi (2013) caractérisent la synchronisation des cycles réel et financier. Il s’agit du canal commercial (qui est un indicateur expliquant les échanges bilatéraux); le canal commun (traduit par le prix du pétrole) et enfin le canal financier (approximé par le taux d’intérêt réel). S’agissant du canal commercial, la théorie économique montre que le commerce est le mécanisme le plus important de la transmission des fluctuations entre les économies (Frankel et Rose, 1996). L’expansion de la demande agrégée dans une économie peut être transmise par une augmentation de la demande des biens et services ainsi que de la demande de travail d’autres pays, ce qui va entrainer une augmentation de la production. En d’autres termes, un choc positif de la demande dans une économie provoque une croissance au niveau de l’activité réelle de l’autre économie par le biais de la liaison commerciale. Cette transmission de fluctuations entre les économies se fait à travers le mécanisme de l’échange (Frankel et Rose, 1996). Le facteur commercial devient en cela un déterminant principal du co-mouvement des cycles économiques entre les pays. Des travaux empiriques se sont focalisés sur l’étude de l’effet de l’intégration commerciale sur la synchronisation des cycles économiques. Frankel et Rose (1996) ont aperçu qu’une haute intégration commerciale entre les économies accroit la synchronisation des cycles économiques. Toutefois, Calderon et al. (2002) détecte une faible corrélation. Pour Shin et Wang (2003), qui n’exclue pas l’éventualité du rôle du canal commercial, les auteurs précisent tout de même que l’augmentation du commerce ne traduit pas automatiquement une forte synchronisation des cycles financiers et réels. ii. Les facteurs communs et la synchronisation des cycles économiques S’agissant du facteur commun, Frankel et Rose (1996) note que la variation des cours du pétrole est un facteur important d’interdépendance des économies. Si le prix du pétrole est considéré comme un indicateur © 2022 Global Journals Volume XXII Issue III Version I 39 ( ) Global Journal of Human Social Science - Year 2022 E Role of Financial Stability in Synchronising Real and Financial Cycle in CEMAC i. Canal commercial et la Synchronisation des cycles économiques
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