Global Journal of Human Social Science, E: Economics, Volume 22 Issue 3
que la stabilité financière a un effet avéré sur la synchronisation des cycles financier et réel. En effet, les variations des performances économiques observées dans la zone euro dépendent en grande partie du niveau de stabilité financière. En outre, Schinasi (2009) montre que la stabilité du système financier fait généralement allusion au bon fonctionnement microéconomique et macroéconomique de l’organisation financière. Ainsi, les enjeux que cette stabilité représente pour la performance de l’économie réelle sont autant importants que ce qu’elle représente pour la synchronisation des cycles car celle-ci contribue d’une part, à allouer les ressources de façon efficiente, et d’autre part, à évaluer et à gérer les risques financiers, mais également à absorber les chocs (Schinasi, 2009). La stabilité financière doit se situer au cœur même des interactions entre les différents secteurs, car celle-ci va plus rapidement faciliter la synchronisation des cycles. Si les économies contemporaines sont caractérisées par la tendance de long terme, ceci en fonction de la structure économique du pays, les cycles économiques notamment le cycle réel relatif à l’évolution de l’activité économique et le cycle financier relatif à l’évolution du crédit et/ou du prix des actifs vont toujours recouvrir des successions plus ou moins régulières des phases d’expansions et de récessions (Aglietta et Brand, 2016). Pour ces derniers, la stabilité financière a un impact positif sur la synchronisation des cycles financier et réel. Dans une étude concernant la CEMAC, Bikai et Mbohou Mama (2018) analysent le lien entre la stabilité bancaire et la stabilité macroéconomique dans la CEMAC. Une double analyse est faite à ce niveau. D’une part, ils construisent un indice composite de stabilité bancaire qui leur permet de montrer une relative stabilité, malgré les zones de fluctuations observées au cours de la période de l’étude. D’autre part, les auteurs utilisent une modélisation VAR structurelle qui leur permet d’aboutir à trois principaux résultats: la vulnérabilité du secteur bancaire aux chocs du cours du pétrole; les déséquilibres macroéconomiques affectent la stabilité du système bancaire et les chocs idiosyncratiques sont capables d’induire une instabilité du système bancaire. D’autres études arrivent à trouver un effet inverse de la stabilité financière sur la synchronisation des cycles. En effet, Richter et al. (2019) sur un modèle stochastique montre que le cycle financier est généralement à l’origine de l’absence de stabilité financière. Cette situation constitue de fait un coût pour la stabilité financière et par ricochet, un problème au niveau de la synchronisation entre cycle financier et cycle réel. On peut néanmoins constater que la différence de résultat est principalement due à l’approche méthodologique utilisée. Malgré cette différence, même si aucune réponse ne semble correcte face à cette préoccupation, la stabilité financière en est une issue. Celle-ci doit se situer au cœur même des options de synchronisation et des interactions entre les différents acteurs et même les différents secteurs. Dans cette optique, Creel et al. (2015) montrent qu’au niveau d’une union monétaire, l’objectif de stabilité semble offrir plus rapidement une opportunité de synchronisation des cycles puisque les liens financiers issus généralement des effets de contagion sont susceptibles d’entrainer des co-mouvements significatifs de fluctuations macroéconomiques. De l’état des lieux non-exhaustif, de la littérature traitant de l’impact de la stabilité financière sur la synchronisation des cycles financier et réel, trois principaux enseignements se dégagent. D’abord, les travaux existant considèrent une seule orientation de la synchronisation des cycles économiques. Les cycles économiques ont tendance à s’atténuer ou à s’allonger au cours des dernières années. Le rôle des facteurs financiers dans les fluctuations cycliques de l’activité économique s’est en même temps accru. Ensuite, la stabilité financière influence la synchronisation des cycles financier et réel de façon directe, et même indirecte (Skare et Porado- Ronchon, 2019). Autrement dit, la problématique portant sur l’opérabilité de la stabilité financière à synchroniser les cycles financier et réel tente d’être renouvelé dans le cadre de cette étude. De plus, cette littérature occulte l’importance des indices désagrégés de la stabilité financière. Une telle approche est celle que nous tentons d’aborder dans la suite de notre travail de recherche à partir de notre approche empirique. II. M éthodologie et D onnées La littérature économétrique offre une large gamme de méthodes appliquées utiles au traitement de la synchronisation des cycles. Par exemple, Scheubel et al. (2019) utilise un modèle structurel DGSE, au moment où Oman (2019) a adopté une modélisation multivariée par le modèle PVAR pour spécifier les variables à introduire dans l’explication de la synchronisation des cycles financiers et réels. Dans cette partie, nous retenons la seconde approche dans le cadre de cette étude. Nous présentons d’abord le modèle empirique, ensuite la technique d’estimation, enfin les données. a) Le modèle empirique Dans cette section, nous procédons à l’évaluation empirique du rôle que la stabilité financière joue dans la synchronisation des cycles réel et financier dans la CEMAC. Cette simulation permettra de mesurer l’impact que la stabilité financière a sur la synchronisation entre le niveau de l’activité réel et l’évolution du crédit des pays membres de la CEMAC. Pour y parvenir, nous allons, à la suite des travaux d’Oman (2019), nous appuyé sur un modèle PVAR avec k-variables d’ordre p. Ce modèle présente un panel spécifique à effets fixes représentés par le système d’équations linéaires suivant: (1) © 2022 Global Journals Volume XXII Issue III Version I 41 ( ) Global Journal of Human Social Science - Year 2022 E Role of Financial Stability in Synchronising Real and Financial Cycle in CEMAC
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