Global Journal of Human Social Science, E: Economics, Volume 23 Issue 2
à l’exportation dont les cours sont plus influencés positivement par le conflit Russo-ukrainien ; et de mettre sur pieds des mesures afin d’accroitre la production et les exportations de ces produits. Pour atteindre cet objectif, un modèle DSGE a été utilisé en faisant des simulations sur la plateforme de programmation Matlab 2019b moyennant le logiciel Dynare version 5. Ces simulations répliquent et expliquent le comportement des cours « sans guerre » et « avec guerre » dans le but de quantifier l’ampleur du choc du conflit Russo-ukrainien sur le cours des produits exportés par les pays de la CEMAC. Cet article est organisé en trois sections. La première présente la méthodologie de l’étude, la seconde expose les principaux résultats obtenus et dans la dernière section, nous formulons certaines recommandations de politique économique. I. L es C anaux de T ransmission de L ’impact de la G uerre R usso- U krainienne S ur le C ours des P roduits de B ase E xportes P ar L es P ays de la CEMAC a) Les canaux de transmission dans la CEMAC Depuis le 24 février dernier, le déclenchement du conflit russo-ukrainien a eu et continue d’avoir de conséquences sérieuses sur les économies mondiales du fait du dynamisme des échanges mondiaux. En effet, la Russie et l’Ukraine assurent 19% de l’offre mondiale d’orge, 14% de l’offre de maïs et réalisent plus d’un tiers des exportations mondiales de céréales. D’ailleurs, la Russie est le premier exportateur de céréales dans le monde, et l’Ukraine en est le cinquième. Concernant le secteur de l’énergie, la Russie contribue à hauteur de 36% aux recettes du budget fédéral et constitue les premières réserves de gaz naturel dans le monde, soit 23,2% des réserves mondiales. La Russie est le 2 ème producteur mondial de gaz naturel (17,4%) après les Etats-Unis, le 1er exportateur mondial (22,6%), le 2ème producteur mondial de pétrole (12,7%) et 2 ème exportateur mondial (12,3%). L’offre mondiale d’engrais est aussi extrêmement concentrée, la Russie en étant le premier producteur. Au regard de ce qui précède, il est clair que les perturbations subies par la production et les filières d’approvisionnement et d’acheminement de ces produits ainsi que les restrictions imposées aux exportations russes entrainent des répercussions importantes sur les économies dépendantes de ces produits. L’Union Européenne, dépendante de près de 45% de matières énergétiques russes, est la zone la plus vulnérable. Les pays africains quant à eux, et les pays de la CEMAC en particulier dépendent moins de ces produits, mais ne sont pas épargnés. D’ailleurs, depuis le déclenchement de la crise Russo-ukrainienne, on observe une inflation des produits alimentaires dans la zone CEMAC (allant jusqu’à 5,2% en novembre et cela risque encore d’augmenter). De même, les cours des produits de base à l’exportation des pays de la zone CEMAC ont pour la plupart augmentés. Le principal canal de transmission de la crise Russo-ukrainienne sur les cours des produits à l’exportation de la CEMAC est l’inflation que la crise Russo-ukrainienne a entrainée. Cette inflation a été causée par la contraction de l’offre de ces produits, la perturbation des chaines d’approvisionnement, l’augmentation des couts de production et les restrictions imposées aux exportations russes. De manière particulière, l’inflation des produits énergétiques, l’inflation de certains produits alimentaires et l’inflation observés sur les engrais ont entrainé l’augmentation des cours de ces produits à l’exportation de la zone CEMAC. Le déclenchement dès le mois de février dernier de la guerre en Ukraine a entrainé des incertitudes importantes sur l’offre de certaines matières premières, notamment le pétrole brut et le gaz naturel, avec comme conséquence une envolée des prix sur le marché international. Ces incertitudes sont particulièrement liées aux perturbations dans le circuit d’approvisionnement qui a entrainé la réduction de l’offre, la demande mondiale restant quant à elle soutenue du fait de la reprise post-Covid, et également à la volonté géopolitique de la Russie de limiter ses exportations notamment vers les pays européens. En effet, dans le cadre des tensions géopolitiques qui l’oppose à l’Ukraine et aux pays occidentaux, la Russie a décidé de livrer le minimum de gaz aux pays occidentaux à travers le gazoduc qui passe par l’Ukraine. La Russie faisant partie des premiers producteurs et exportateurs mondiaux de gaz et de pétrole, les cours de ces produits également exportés par les pays de la CEMAC se sont envolés. L’inflation observée sur certains produits alimentaires a également entrainé une augmentation des cours de certains produits exportés par la CEMAC. C’est le cas par exemple de l’huile de tournesol, ses exportations étant bloquées du fait du conflit, les consommateurs étaient obligés de se tourner vers des substituts, ce qui a entrainé une hausse de la demande mondiale d’huile de palme l’offre restant quasi stable. Cette tension sur le marché allait d’ailleurs conduire à la suspension des exportations par l’Indonésie premier producteur mondial d’huile de palme en avril 2022. Tout ceci a entrainé une augmentation des cours de l’huile de palme exporté par les pays de la CEMAC. L’inflation observée sur les cours des engrais a également favorisé l’augmentation des cours de certains produits exportés par la CEMAC comme le riz. En effet, les cours des engrais ne cessent d’augmenter, ce qui réduit la production ; et d’autre part, par l’augmentation des prix des autres féculents qui entraine Volume XXIII Issue II Version I 17 Global Journal of Human Social Science - Year 2023 ( )E © 2023 Global Journals Impact of the Russian-Ukrainian War on the Prices of Commodities Exported by CEMAC Countries concrète, il s’agit de déterminer les produits principaux
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