Global Journal of Human Social Science, E: Economics, Volume 23 Issue 2

une augmentation de la demande de riz, et donc une pression sur ses cours. Avec cette inflation quasi généralisée, les couts de production de certains produits augmentent aussi ce qui entraine l’augmentation de leurs cours. Par exemple, le déclenchement du conflit entre la Russie et l’Ukraine a encore entrainé l’augmentation des couts de production du sucre (énergie, engrais, raffinage, couts de transport…), poussant à la hausse les cours du sucre. Pour limiter cette inflation, l’Inde (deuxième producteur et exportateur mondial de sucre après le Brésil) a décidé de limiter ses exportations de sucre, afin d’assurer la disponibilité intérieure et de maintenir la stabilité des prix sur le marché intérieur. De même les sucreries brésiliennes annulent certains contrats d’exportation de sucre et réorientent la production vers l’éthanol, pour profiter des prix élevés de l’énergie. Tous ces facteurs ont favorisé la réduction de l’offre de sucre, entrainant ainsi une augmentation de ces cours depuis mars 2022. Par ailleurs, il faut noter que la baisse de la demande extérieure de certains produits exportés par la CEMAC est également un canal de transmission. En effet, avec le conflit Russo-Ukrainien, l’Europe, dépendante de près de 45% de matières énergétiques russes, est assez touchée, et frôle d’ailleurs la récession en 2023 d’après les prévisions du FMI. Leur demande de certains produits de base comme le bois aux pays africains en général et aux pays de la CEMAC en particulier tend à se réduire, ce qui entraine une réduction de leurs cours. a) Impact macroéconomique dans la CEMAC La crise Russo-ukrainienne n’est pas sans effets sur les économies de la zone CEMAC. Cette crise a principalement entrainé une augmentation généralisée des prix de certains produits alimentaires comme les céréales, notamment le blé, ce qui a eu pour conséquence, l’augmentation des prix des produits alimentaires à base de farine de blé (pains, farines, bières, pâtes…). Ces produits étant pour la plupart des produits de grande consommation, les populations de cette zone ont vu leur pouvoir leur pouvoir d’achat diminuer. L’augmentation des cours des engrais a également entrainé l’augmentation des couts de productions de certains produits alimentaires comme le riz, le cacao, la canne à sucre… Depuis le début de cette crise, dans les pays de la zone CEMAC, on assiste à une inflation généralisée et à une diminution du pouvoir d’achat des populations. Il en est de même des cours du bois qui ont augmenté ayant pour principale conséquence, la hausse des prix des produits fabriqués à base du bois comme le papier. Par ailleurs, les pays européens étant particulièrement touchés par la crise et faisant partie des principaux partenaires commerciaux des pays de la CEMAC, la demande en produits de base aux pays de la zone CEMAC sera réduite, induisant ainsi une réduction des exportations. De même, étant donné que les pays de la zone CEMAC importent les produits manufacturés de l’Europe et que compte tenu de la crise énergétique induite par la guerre Russo- ukrainienne les couts de production ont augmenté, les importations des produits manufacturés reviennent plus chères entrainant ainsi la détérioration des termes de l’échange. On assiste alors à une réduction de la demande extérieure en produits de base, et à un renchérissement des importations des produits provenant de l’Europe. En outre, depuis le début de la crise guerre Russo-ukrainienne, on assiste à la baisse de l’euro par rapport au dollar (baisse de 15% depuis janvier 2022). Le franc CFA étant arrimé à l’Euro, la monnaie des pays de la CEMAC, voit sa valeur s’affaiblir, les importations provenant des zones hors euro se renchérissent et vont demander de plus en plus de devises déjà assez rares. II. R evue de la L itterature Les Modèles d’Equilibre Général Dynamiques et Stochastiques (DSGE) sont les plus utilisés par les Banques Centrales et le Fonds Monétaire International (FMI) du fait qu’ils intègrent les comportements rationnels des agents économiques et permettent ainsi d’étudier leurs réactions aux différents chocs (qu’ils soient de nature endogène ou exogène) émanant du système économique (Torres, 2016). Ils constituent ainsi l’outil privilégié pour évaluer les effets de tout choc sur le système économique ou plus exactement, l’effet d’une politique économique (Galì et al., 2007). C’est dans les années 1950 qu’a véritablement commencé la modélisation des modèles d’équilibre général connu sous le nom de modèle DSGE Standard (ou communément appelé Real Business Cycle ou RBC) avec les travaux de Kydland et Prescott (1982) bien qu’ils s’inspirent d’une partie du modèle néoclassique intertemporel de Ramsey (1928). Du fait de leur non prise en compte des rigidités des prix ou des salaires, et des anticipations rationnelles, Lucas dans les années 1960 émet des critiques qui permettront de renforcer la robustesse des modèles DSGE en incorporant notamment les anticipations rationnelles (Sargent et Wallace, 1975). Cette modélisation keynésienne causait un réel problème d’invariance des coefficients dans le temps (Klein, 1950). C’est ainsi que les nouveaux modèles DSGE prennent en compte les rigidités nominales, la concurrence imparfaite et anticipations rationnelles (Woodford, 2003) ; Smets et Wouters (2003, 2007)). La célébrité des DSGE a été écornée avec la crise de 2008 puisqu’ils n’ont pas pu la prédire, ni ses effets. Raison pour laquelle les récents modèles DSGE prennent en compte la monnaie en tant que moyen © 2023 Global Journals Volume XXIII Issue II Version I 18 Global Journal of Human Social Science - Year 2023 ( )E Impact of the Russian-Ukrainian War on the Prices of Commodities Exported by CEMAC Countries

RkJQdWJsaXNoZXIy NTg4NDg=