Global Journal of Management and Business Research, B: Economics and Commerce, Volume 23 Issue 1

Original Sin and Natural Cover in CEMAC Area 31 Global Journal of Management and Business Research Volume XXIII Issue I Version I Year 2023 ( ) B © 2023 Global Journals devise. En fait, si un pays importe d’un autre pays, il va donc prêter à c e dernier pour que ces revenus couvrent ses charges. Krugman (2003) a, quant à lui, étudié le rapport entre le service de la dette extérieure et le taux de change, de sorte que, pour lui, « la balance des transactions courantes mesure l’ampleur et la direction de l’emprunt international ». En d’autres termes, un déficit du compte des transactions courantes incite le pays à emprunter la différence dans la devise de son partenaire principal d’exportation afin de réduire les effets de la variabilité du taux de change. L’étude de Krugman et al., (2003) rejoint celle de Miller (1996), puisque les auteurs montrent une relation entre l’orientation (structure) du commerce extérieur et la libellation de la dette extérieure. Une telle configuration soulève la question de la monnaie de libellé des exportations. Il est ainsi nécessaire d’analyser la composition en devise des gains à l’exportation pour savoir si une dévaluation (dépréciation) stimule les exportations nettes de la même manière qu’elle réévalue la dette (Fujii, 2016). Cependant, le choix de celle-ci répond à d’autres incitations. Ce choix canalise les incertitudes auxquelles sont confrontés le pays producteurs et le pays acheteur, en termes de risque de change (Sokolova, 2015). Ainsi, la première génération de modèles néo- keynésiens (NK) suppose que les prix sont déterminés dans la monnaie du pays producteur, ce que l'on appelle la facturation dans la monnaie du producteur» (PCP, Producer currency pricing ) (Sokolova, 2015; Gourinchas et al., 2016). Dans ce paradigme, une dépréciation nominale réduit le prix des exportations par rapport aux importations (les termes de l'échange), améliorant ainsi la compétitivité. Par ailleurs, un deuxième paradigme de tarification s’est développé. Pour Devereux et Engel (2003) et Goldberg et Tille (2008, 2013), les prix sont plutôt supposés être déterminés dans la monnaie du marché de destination, appelée «facturation en monnaie locale» (LCP, Local currency pricing ). Dans ce paradigme, une dépréciation nominale augmente le prix des exportations par rapport aux importations, une augmentation des termes de l'échange, réduisant ainsi la compétitivité. Les deux paradigmes ont été largement étudiés dans la littérature en ce qui concerne leurs prédictions pour les résultats domestiques et les retombées internationales. Toutefois, il y a très peu de preuves que la meilleure description de la tarification sur les marchés internationaux soit conforme au PCP ou au LCP. Au lieu de cela, la grande majorité du commerce est facturée dans un petit nombre de monnaies internationales 6 6 Le dollar américain, l’Euro, le Yen, la Livre Sterling et aujourd’hui la monnaie chinoise, pour ne citer que celles-là. , avec le dollar des États-Unis jouant un rôle démesuré (Eichengreen, 2011; Goldberg et Tille, 2013; Gourinchas et al., 2016). Une telle situation met en évidence les motifs stratégiques qui fondent l’analyse du choix de la monnaie de libellé des exportations, à travers l’hypothèse de la « négociation de la facturation » (Goldberg et Tille, 2013; Parker, 2016). En effet, les travaux relativement récents (Friberg et Wilander, 2008; Goldberg et Tille, 2008 2013 et 2016) indiquent que l'idée conventionnelle du pouvoir de négociation unilatéral des exportateurs sur la monnaie de libellé ne tient pas, étant donné que le contrat réel est négocié sur la base de trois facteurs fondamentaux, à savoir, le prix, la quantité, et la monnaie. Les trois possibilités de tarification de la monnaie sont alors le PCP, le LCP et le VCP ( Vehicule currencypricing ). Les deux premiers sont liés aux économies du vendeur et de l'acheteur, le troisième représente le choix de la monnaie d'un pays qui ne participe pas au contrat d'exportation. La monnaie VCP la plus populaire est le dollar américain. Par conséquent, les deux pouvoirs de négociation de l'importateur et de l'exportateur sont considérés lors de la prise de décision sur la monnaie de libellé. Si les pouvoirs de négociation sont asymétriques et que les parties ont des préférences différentes, le choix de la monnaie est déterminé en faveur du parti qui détient un pouvoir de négociation plus élevé et peut donc ne pas être optimal pour la seconde partie. Aux termes de la transaction, la détermination du pouvoir de négociation se résume à deux aspects: importance relative de l'importateur pour l'exportateur, importance relative de l'exportateur pour l'acheteur. Nous nous orientons vers cette littérature mais en faisant abstraction de la question de la composition en devises des exportations et surtout du choix de leur monnaie de libellé. En effet, les pays membres de la CEMAC, étant de petites économies ouvertes considérées comme des « price taker », elles disposent d’un pouvoir de négociation quasi nul. Cette configuration donne alors que les possibilités PCP et VCP à ces pays. III. D iscussion A utour D e L a M esure D u P éché O riginel E n Z one C emac Eichengreen, Hausmann et Panizza ont construit des indicateurs de péché originel international en se basant sur les statistiques concernant les valeurs mobilières et les créances bancaires publiées par la Banque des Règlements Internationaux (BRI). Le premier indicateur proposé OSIN1i est calculé en soustrayant à un le ratio des titres internationaux émis par le pays i dans sa propre

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