Global Journal of Management and Business Research, B: Economics and Commerce, Volume 23 Issue 1
Comme l’auteur, nous verrons si l’effet expansionniste (les gains d’exportations liés à une variation du taux de change nominal) est de nature à couvrir l’effet de valorisation de la dette extérieure (issu de la variabilité du taux de change). Nous nous démarquons de l’auteur, en nous situant dans le cadre d’une union monétaire comme explicité plus haut, d’une part, et en faisant abstraction de la problématique du bien-être, d’autre part. Il s’agit en fait de voir si les exportations de la zone peuvent servir de couverture contre le péché originel. a) Les Variables Du Modèle Il s’agit de la variable expliquée et des variables explicatives. 1°) La variable expliquée La variable expliquée retenue est le péché originel augmenté du taux de change nominal 10 (A_OSIN) 11 . Il s’agit en fait de prendre en compte l’effet de valorisation de la dette libellée en dollar américain (due aux variations du taux de change nominal). Nous la définissons comme suit: _ = _ _ ∗ ∆( ) avec, Original Sin and Natural Cover in CEMAC Area 34 Global Journal of Management and Business Research Volume XXIII Issue I Version I Year 2023 ( ) B © 2023 Global Journals 10 Le taux de change franc CFA/dollar US. 11 Nous prendrons le logarithme. Nous prenons appui sur le modèle Fujii (2016) qui analyse la relation entre la dette extérieure et le commerce international dans les pays à revenu moyen et faible. L’auteur analyse essentiellement la question de l’inadéquation de la composition en devise à la fois de la dette extérieure et des exportations, révélant ainsi les effets néfaste de la variabilité du taux de change en termes de bien-être. IV. M éthodologie _ , le péché originel augmenté des variations du taux de change nominal (augmented original sin) du pays i à la période courante ; _ _ , le ratio de la dette libellée en dollar américain du pays i à la période t; ∆( ) , les variations du ta ux de change. 2°) Les Variables Explicatives Nous considérons quatre (4) variables explicatives: − Les gains d’exportations (A_EXPORT). Il s’agit des gains d’exportations liés aux variations du taux de change. Prenant l’indice de la valeur des exportations comme proxy des exportations 12 _ = ∗ ∆( ) , nous l’augmentons des variations du taux de change, comme décrit dans la formule suivante : 12 Les valeurs des exportations sont la valeur actuelle des importations (f.o.b) convertie en dollars américains et exprimée en pourcentage de la moyenne pour la période de référence (2000). On s’attend à un signe négatif de son coefficient pour confirmer l’hypothèse selon laquelle la couverture naturelle est efficace pour les pays de notre échantillon. − L’inflation (INFL), qui sera approximée par le logarithme de l’indice des prix à la consommation (IPC). Il s’agit d’une mesure pertinente de l’inflation dans les pays en voie de développement, en général, et dans la CEMAC, en particulier, en raison de la part importante des dépenses de consommation. La Banque Centrale de cette zone monétaire se fonde d’ailleurs sur cet indicateur (l’IPC) pour mesurer l’inflation. Le choix de l’inflation n’est pas sans fondement puisque la littérature (Borio et Packer, 2004) montre que l’historique de forte inflation explique en partie le péché originel. Ceci, est d’autant plus vrai qu’une faible crédibilité de la politique monétaire est associée à de niveaux élevés d’inflation, rendant difficile l’emprunt en monnaie domestique (Chamon, 2003). On peut alors s’attendre à un signe positif ou négatif de son coefficient, confirmant la corrélation entre les deux variables. − Le niveau de développement financier (FINDEV). Caballero et Krishnamurthy (2003) attribuent le péché originel à un faible développement financier. Ce dernier est en général dû à la faiblesse de la base d’investisseurs. En effet, l’existence d’une base d’investisseur plus diversifiée et plus large, en constituant un facteur de développement financier, contribue à une hausse de l’emprunt en monnaie domestique. Nous allons mesurer cette variable par avec, i, le pays et t, le temps; _ , les gains d’exportations issus des variations du taux de change; ∆( ) , les variations du taux de change nominal. le ratio du crédit au secteur privé à l’instar de Borio et al. (2004). Un signe positif ou négatif de son coefficient est également attendu. − la solvabilité du gouvernement (SOLVENCY). La présence du péché originel peut entacher la situation budgétaire des gouvernements, puisqu’une dépréciation de la monnaie domestique est susceptible d’accroître les ratios d’endettement (Haussman et al., 2003; Mouandat, 2021). Une telle configuration est de nature à rendre la gestion de la dette difficile car le remboursement de la dette suggère de disposer des excédents budgétaires mais surtout des revenus en devises (Panizza et Flassbeck, 2008). Cette variable sera mesurée par
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