Global Journal of Management and Business Research, C: Finance, Volume 22 Issue 4

 La performance financière: croissance des bénéfices d’année en année; parvenir à réaliser des investissements non liés à l’activité; parvenir à satisfaire les besoins de la famille Les mesures de performance citée ci-dessus sont intéressantes, mais sont-elles réellement adaptées au cas de l’entrepreneuriat féminin ? Certains auteurs considèrent que non. Ce point de vue est facilement compréhensible, si l’on se place dans un cadre d’analyse cohérent avec la théorie du féminisme social qui affirme que les perceptions et les approches diffèrent selon le genre. Certains auteurs considèrent, par exemple que le gain monétaire n’est pas la principale motivation entrepreneuriale des femmes. Dès lors, la pertinence de mesurer la performance des entreprises des femmes en s’appuyant uniquement sur des critères de nature financière est moindre. Ainsi, Brush (1992, p.22) 1 Quant à la perception du succès, plusieurs études ont également montré qu’elle variait selon les avance que « L’évaluation de la performance d’une entreprise dont une femme est propriétaire devrait inclure, non seulement des mesures financières, mais devrait intégrer d’autres mesures comme la satisfaction des employés au travail, les contributions à la société, la réalisation d’un objectif et l’efficacité ». Le choix de la mesure de performance est donc un enjeu critique en entrepreneuriat féminin. Les motivations possiblement différentes des femmes entrepreneures ont amené les chercheurs à développer deux axes de recherche: Les intentions de croissance et la perception du succès. Selon l’enquête sur le financement des PME au Canada de 2004, les intentions de croissance ne diffèrent pas entre les propriétaires uniques, qu’ils soient hommes ou femmes (Carrington, 2006). Ce résultat est contredit par plusieurs autres études à l’instar de Brush, Carter, Gatewood et al. (2005) qui relèvent qu’il existe un mythe dans l’entrepreneuriat féminin qui consiste à affirmer que les femmes ne visent pas la croissance de leurs entreprises. Orser et Hogarth-Scott (2002) rapportent que les entrepreneurs masculins accordent plus d’importance que les femmes à la croissance et la perçoivent comme plus probable et plus accessible. Ce constat rejoint celui de Cliff (1998, p, 523) qui affirme que « Les entrepreneures expriment le désir de freiner la croissance lorsque leur entreprise atteint une taille préétablie au départ. Ce seuil constitue la taille idéale qui (1) leur permet de garder le contrôle sur l’entreprise, (2) requiert un nombre d’heures raisonnable et (3) assure un bel équilibre entre la vie familiale et le travail ». De façon générale, la croissance est souvent un dilemme pour les femmes qui doivent concilier le travail et la vie familiale et qui font des choix délibérés en ce sens (Morris et al. 2006; Shelton, 2006). 1 Cité dans Watson & Robinson, 2002 individus. Certains accordent plus d’importance aux critères financiers, d’autres à la satisfaction personnelle, d’autres à l’atteinte d’un équilibre travail/vie familiale. Si les résultats de ces études ne permettent pas de dégager clairement des différences entre les hommes et les femmes, tous s’entendent sur l’importance de tenir compte de la multiplicité des critères de succès dans les études menées sur la performance (Orser, 2007; Orser et Dyke, 2009). III. M éthodologique et R ésultats de L ’étude a) Méthodologie La complexité du concept de performance vu son caractère multidimensionnel nous a oriente vers une étude exploratoire dont l’objectif est de mieux appréhender ce concept. La méthode d’échantillonnage choisie est la saturation théorique. Au totale 10 femmes entrepreneures ont été interrogées nous nous sommes arrêté à ce nombre parce que les réponses étaient identiques (je suis performante lorsque je réalise des bénéfices qui me permettent d’atteindre mes objectifs: subvenir aux besoins de ma famille, envoyer mes enfants à l’école, construire ma maison…). C’est cette étude exploratoire qui nous a conduits à choisir comme indicateur de performance le bénéfice. La méthode de collecte des données est l’enquête par questionnaire avec administration directe. L’échantillon de la présente recherche est composé de 300 femmes entrepreneures qui ont créé et qui gèrent directement ou indirectement uneentreprise. Parmi les 300 femmes de notre échantillon, 250 seulement ont répondu. Le traitement des données est fait par le logiciel SPSS et la Régression Logistique a été choisi pour l’analyse. La régression logistique est un des modèles multi variables couramment utilisé en épidémiologie avec la régression linéaire multiple, la régression de poisson et le modèle de Cox. Elle s’utilise lorsque la variable à expliquer (variable dépendante Y) est qualitative, le plus souvent binaire. Les variables explicatives (variables indépendantes X i ) peuvent être par contre soit qualitatives, soit quantitatives. La variable dépendante est habituellement la survenue ou non d’un évènement et les variables indépendantes sont celles susceptibles d’influencer la survenue de cet évènement. La forme générale du modèle LOGIT est la suivante Avec ? 0 Où: Y i représente la variable expliquée dichotomique; Et représente les coefficients estimés et dont le signe indique le sens de corrélation entre la ou les variable (s) explicative (s) et la ou les variable (s) expliquée (s); X i représentent les variables explicatives. Entrepreneuriat Feminin Au Cameroun: A La Recherche Des Facteurs Exogenes De La Performance Financiere 15 Global Journal of Management and Business Research Volume XXII Issue IV Version I Year 2022 ( ) C © 2022 Global Journals

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