Global Journal of Management and Business Research, D: Accounting and Auditing, Volume 21 Issue 2
l’établissement des états financiers (Beneish, 2001; Schipper, 1989) et (ii) la structuration des transactions (Healy et Wahlen, 1999). Le second élément caractérisant la gestion du résultat est le motif de cette gestion. Dans ces définitions plusieurs motivations sont évoquées: maximiser les gains privés du dirigeant (Schipper, 1989), modifier les conséquences des contrats d’agence (Healy et Whalen, 1999) ou encore modifier la perception de la performance de l’entreprise par les parties prenantes (Healy et Wahlen, 1999). Dans le cadre de ce travail, la gestion du résultat est définie comme l’utilisation de la discrétion managériale faite par les dirigeants dans l’optique de tromper les utilisateurs des comptes publiés et dans un souci d’optimisation ou de minimisation, ou la présentationdes états financiers, sans que ces objectifs s’excluent mutuellement. Pour ce qui est de la manipulation comptable, c’est la vision de Breton et Stolowy (2003) qui est retenue, c’est-à-dire la manipulation comptable est l’interprétation comptable faite par le dirigeant dans le cadre légal. En dépit de cette distinction, la gestion du résultat est souvent assimilée à celle de «manipulation comptables». En toute bonne foi, le dirigeant d’une entreprise est confronté à des choix concernant l’enregistrement de certaines opérations (durée d’un amortissement, montant d’une provision). Cependant, même en absence de fraude, l’interprétation de la réalité dans un sens qui avantage l’entreprise ou ses dirigeants pourrait être assimilée à une manipulation. ii. Les types de gestion du résultat comptable Avant de présenter les différents moyens utilisés par les dirigeants pour gérer les résultats, il est nécessaire de préciser les types de gestion du résultat comptable et les modèles de mesure de la gestion du résultat. Les études récentes opposent deux types de gestion du résultat (Cohen et al ., 2004): la gestion des résultats par les choix comptables (GRC) et la gestion des résultats par les activités réelles aussi appelée gestion réelle des résultats (GRA). a. La gestion des résultats par les activités réelles (GRA) La GRA est définie de plusieurs manières dans la littérature. Selon Cohen et Zarowin (2010), les actions du dirigeant qui devient des pratiques normales liées à l’activité. Pour Gunny (2010) , les actions (des dirigeants) qui changent le timing ou la structuration des opérations, des investissements et/ou du financement des transactions dans le but d’influencer les chiffres comptables publiés. Ces deux définitions montrent que la GRA correspond à un choix du dirigeant qui vise à modifier les chiffres comptables publiés. Parallèlement, pour Graham et al., (2005), la GRA correspond à la destruction de flux detrésorerie "réelle" par les dirigeants, ce qui leur permet de publier le chiffre comptable désiré. Cette définition montre que le choix du dirigeant a un impact sur les flux de trésorerie. Enfin, Zang (2012) définit la GRA comme une action délibérée qui modifie le résultat publié dans une direction particulière; cette action porte sur le timing ou la structuration des opérations, des investissements ou du financement; cette action a des conséquences sous- optimales pour l’activité. Cette dernière définition fait ressortir que le choix réalisé par le dirigeant n’est pas optimal pour l’activité de l’entreprise. En résumé, la GRA est un choix du dirigeant qui a des conséquences sur les flux de trésorerie. Cette décision est prise pour modifier les chiffres comptables publiés et notamment le résultat. Enfin, cette décision n’est pas optimale pour l’activité de l’entreprise. De tout ce qui précède, il résulte de la GRA correspond à un choix du dirigeant qui vise à modifier les chiffres comptables publiés. Ces choix ont un impact sur les flux de trésorerie. Elle s’opère selon plusieurs modalités (la réduction des dépenses discrétionnaires, la manipulation temporaire des ventes, la surproduction…). Pour finir, il convient de présenter d’autres techniques utilisées par les dirigeants pour manipuler les informations comptables à savoir la gestion du résultat par les choix comptables. b. La gestion du résultat par les choix comptables (GRC) La GRC est obtenue en changeant les méthodes comptables ou les estimations utilisées lors de la présentation des états financiers (Zang, 2012). La GRC correspond donc aux choix comptables effectués par les dirigeants lors de l’établissement des états financiers. Ce type de GR n’a pas de conséquence sur les flux de trésorerie. C’est ce que note Roychowdhury (2006) qui définit la GRC comme une gestion des résultats n’entrainant pas de modification des flux de trésorerie. La GRC correspond donc à un choix comptable réalisé par le dirigeant qui n’a pas de conséquence sur les flux de trésorerie. Ce choix peut être conforme ou non aux normes comptables. En effet, comme l’indiquent Dechow et Skinner (2000), la GRC est constituée à la fois des choix comptables permis par les normes, mais aussi par des enregistrements comptables dits frauduleux, c'est-à-dire non conformes à la règlementation comptable. L’étude de la GRC est un champ de recherche investigué depuis plus longtemps que la GRA comme l’attestent les différentes revues de la littérature sur le sujet (Healy et Whalen, 1999; Schipper, 1989). Différents choix comptables peuvent être effectués pour gérer les résultats. Nous devons signaler que les techniques déjà citées ne forment pas une liste exhaustive. Il y a donc plusieurs autres voies à travers lesquelles les directeurs 47 Global Journal of Management and Business Research Volume XXI Issue II Version I Year 2021 ( ) D © 2021 Global Journals Stratégies De Gestion Du Résultat Par Les Dirigeants En Période De Crise Sanitaire COVID - 19
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