Global Journal of Management and Business Research, D: Accounting and Auditing, Volume 21 Issue 2
sont capables d’influencer la production d’informations comptables par des activités opérationnelles. En effet, Graham et al ., (2003) avancent d’autres techniques telles que la vente des placements obligataires, la vente et l’achat des parts sociales, le management des placements et d’autres. De tout ce qui suit, nous avons choisi d’étudier dans le cadre de ce travail les deux types de gestion du résultat comptable (par activités réelles et par choix comptables). III. U n C ADRE T héorique A utour de la G estion du R esultat C omptable Cette section est l’occasion de présenter dans un premier temps la théorie mobilisée pour expliquer la gestion du résultat. Dans un second temps, nous présentons les principaux travaux portant sur les éléments explicatifs. a) La théorie politico-contractuelle (TPC) et la gestion du résultat comptable En termes académiques, un des principaux courants théoriques visant à expliquer la gestion du résultat est la théorie positive de la comptabilité introduite pour la première fois par Ball et Brown (1968) et repris par Watts et Zimmerman (1978). Dans ce cadre, la théorie positive tend à expliquer et à prédire le comportement des producteurs et des utilisateurs de l’information comptable, dans le but ultime d’éclairer la genèse des états financiers (Casta, 2000). Raffournier (1990) quant à lui, note que ce courant a pour but d’expliquer les décisions comptables à partir des relations d’agence et des coûts politiques auxquels les entreprises sont soumises. Ainsi, la théorie positive emprunte ses modèles à la théorie de l’agence (Jensen et Meckling, 1976) et à la théorie économique de réglementation. La théorie positive identifie principal- ement trois objectifs de la gestion du résultat: la maximisation de la rémunération des dirigeants, l’échappement aux clauses restrictives d’endettement et la minimisation des coûts politiques. En effet, Raffournier (1990) affirme que les dirigeants sont par nature rationnels et opportunistes dans la poursuite de leurs intérêts personnels. En effet, ils sont prêts à manipuler les outils d’évaluation de leur performance afin de maximiser leur richesse. Ceci nous amène à formuler la première hypothèse de la théorie positive à savoir l’hypothèse de rémunération selon laquelle: « les entreprises dans lesquelles la rémunération des dirigeants est liée au résultat préfèrent les méthodes ayant un effet positif sur celui-ci.» L’existence des conflits d’intérêts au niveau des relations d’agence qui caractérisent le financement externe des firmes est susceptible d’influer sur les incitations et les opportunités de manipulation des données comptables ou des activités réelles par les cadres dirigeants (Piot et Janin, 2004). Alors, il est probable que les dirigeants choisissent les méthodes de manipulation des activités réelles qui maximisent les résultats afin de limiter les probabilités de violation des conventions de dettes (Pozza et al., 2008). Par conséquent, ils cherchent à minimiser les coûts de financement. En effet, ils seront incités à gérer les résultats afin de montrer que leurs entreprises sont performantes et qu’elles sont en mesure de réaliser des gains et de faire face à leurs engagements. L’objectif est d’échapper aux clauses restrictives des contrats de prêts et aux taux prohibitifs d’intérêts exigés par les créanciers. Ceci nous amène à constater que, l’une des motivations fondamentales de la gestion du résultat est la minimisation des coûts de financement (Seboui, 2003). Nous remarquons ainsi que cette théorie constitue, dans la plupart des cas, un point à partir duquel les entreprises peuvent expliquer les motivations liées aux manipulations des résultats. La TPC a marqué une rupture avec l’approche normative dont l’objectif se reduit en la formulation de grands principes permettant d’évaluer la pratique comptable actuelle. A la suite de la théorie positive de la comptabilité, nous allons présenter un autre cadre d’analyse spécifique de la gestion du résultat comptable. b) Les facteurs explicatifs de la gestion du résultat La revue de la littérature regroupe les motivations à la gestion des résultats comptables en deux classes: celles liées aux contraintes politico contractuelles évoquées par la théorie positive de la comptabilité et celles liées à la pression du marché financier (Watts et Zimmerman, 1990; Healy et Wahlen, 1999). Le premier courant a traité les motivations des dirigeants à gérer les résultats dans le but de maximiser leur bien être en s’inspirant de la théorie d’agence. Ainsi, les études ont montré que le régime de rémunération influence le niveau des résultats (Healy, 1985). Les dirigeants ne sont pas motivés uniquement par leur rémunération, mais aussi par leur réputation, notamment si celle-ci est liée au dépassement de certains seuils de publication. Eviter les pertes, les tendances baissières des résultats et l’écart entre les prévisions et les réalisations est une source qui motive les dirigeants à gérer leurs résultats (Degeorge et al , 1999). D’ailleurs, (Defond et Jiambalvo, 1991) ont réussi à montrer que la sécurité de l’emploi pousse les dirigeants à lisser les résultats actuels et futurs. Le deuxième courant traite les pressions exercées sur les dirigeants pour atteindre les attentes du marché financier en profitant de l’asymétrie d’information entre les dirigeants et les actionnaires. Les dirigeants sont devenus plus sensibles à l’évaluation du marché financier et à la fluctuation des cours. Ils sont incités à publier des résultats attrayants et susceptibles d’influencer le cours à la hausse. © 2021 Global Journals 2 Global Journal of Management and Business Research Volume XXI Issue II Version I Year 2021 ( ) D 48 Stratégies De Gestion Du Résultat Par Les Dirigeants En Période De Crise Sanitaire COVID - 19
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